domingo, 30 de setembro de 2012

Jean Marie de Pantin




C'est pourtant pas la mer à boire 
Disait la fille de Calais 
De dire je t'aime aux marins, aux anglais,
J' vais vous l'montrer mon pas d'Calais. 
Mais il arrive certains soirs 
De dire je t'aime en étranger, 
Et dans le fond de la mémoire 
Une voix répond en français.
Je m'appelle Martin, Jean-Marie de Pantin, 
Et je t'aime. 
Du lundi au samedi Tourneur à Saint-Denis, 
Et je t'aime
Une fois par semaine Amoureux de Paris Sur la Seine.
Et depuis que tu m'aimes Amoureux de tes yeux Sans problème.
Je ne suis pas marin Pourtant je viens de loin
Et je t'aime.
Je ne suis pas anglais 
Et pourtant tu me plais Je t'emmène
Hier c'était hier,
Aujourd'hui c'est demain
Il faut qu'on s'aime bien
Pour hier, pour demain. Il s'appelait Martin Jean-Marie de Pantin
Et tu l'aimes
L'étais plus qu'un marin
Quand t'étais dans ses mains
Car tu l'aimes.
L'étais plus qu'un anglais Le Pas de Calais
Ça vaut pas la Seine, Il n'y a jamais loin D'aujourd'hui à demain
Quand on s'aime
Quand tu verras Pantin Calais ne sera plus qu'un baptême,
Hier c'était hier
Et demain c'est demain.
Faut que tu l'aimes bien
Jean Marie de Pantin...

quinta-feira, 27 de setembro de 2012

Chanson de la Seine



La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement sans bruit
Et sans se faire de mousse
Sans sortir de son lit
Elle s'en va vers la mer
En passant par Paris


La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers

Mais la Seine s'en balance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s'en va vers le Havre
Et s'en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris

Poème de Jacques Prévert, lu par Jeanne Moreau